Un accident de travail peut survenir à tout moment au sein de votre entreprise, en milieu professionnel ou même au cours d’un trajet entre votre domicile et votre poste. Dans ce type de situation, une annonce rapide et conforme aide le salarié à avoir une prise en charge par la Sécurité sociale et une éventuelle indemnisation. Combien de temps avez-vous pour déclarer un accident de travail à votre employeur ? Voici un petit point sur les règles prévues par la loi et la CPAM.
Sommaire
L’obligation de déclarer un accident de travail
Lorsqu’un accident survient dans le cadre du travail, le salarié doit informer son employeur en premier lieu. Selon la loi, vous avez un délai de 24 heures pour faire cette déclaration, sauf cas de force majeure, d’impossibilité absolue ou de motifs légitimes. Vous pouvez la faire oralement ou par écrit (souvent via un courrier ou une ligne dédiée dans certaines entreprises). Elle doit identifier :
- la date,
- le lieu,
- les circonstances de l’accident,
- les éventuels témoins, etc.
Assurez-vous de respecter ce délai, car une déclaration tardive pourrait compliquer la procédure de reconnaissance par la CPAM.

Le rôle de l’employeur après la déclaration
Après avoir été informé, l’employeur a aussi des obligations légales à respecter. Il doit déclarer l’accident de travail auprès de la CPAM dans un délai de 48 heures, en dehors des dimanches et jours fériés. Cette annonce se fait via un formulaire spécifique que l’entreprise transmet à la caisse du salarié.
L’employeur peut, s’il le veut, émettre des réserves motivées sur le caractère professionnel de l’accident (par exemple s’il doute du lieu, de la date ou du lien avec le travail). Elles doivent être claires et précises pour être prises en compte par la CPAM au moment de sa décision.
Le certificat médical
Parallèlement à la déclaration, le salarié doit consulter un médecin, qui établira un certificat médical initial. Ce document décrit les lésions subies et précise s’il y a besoin d’un arrêt de travail. Le certificat doit être transmis à la CPAM dans un délai de 24 heures. Sans lui, la caisse ne peut pas ouvrir le dossier d’accident de travail ni déclencher la procédure d’indemnisation.
En cas d’arrêt, le médecin indique la durée prévue et le salarié doit transmettre à son employeur les volets correspondants. Cela garantit la prise en charge des indemnités journalières par la Sécurité sociale.
Que se passe-t-il en cas de déclaration tardive ?
Si le salarié ne respecte pas le délai de 24 heures, il risque de retarder la reconnaissance du caractère professionnel de l’accident. De même, si l’employeur omet de transmettre la déclaration à la CPAM dans les 48 heures, il s’expose à des sanctions administratives, voire financières, notamment en cas de faute avérée. Cependant, la caisse peut encore accepter le dossier, à condition qu’il n’y ait pas d’intention frauduleuse et que les droits du salarié ne soient pas compromis.

Veiller au respect des règles de sécurité est donc une obligation légale pour toute entreprise. En cas d’accident sur le lieu de travail ou sur le trajet menant aux locaux de la société, la loi impose une déclaration complète dans les plus brefs délais. La rapidité de la procédure vise à assurer la protection du salarié et garantir la reconnaissance du caractère professionnel. Une entreprise qui néglige ces démarches s’expose à des sanctions, surtout si le manquement compromet la sécurité de ses employés. De même, un salarié qui ne déclare pas à temps risque de voir sa prise en charge repoussée. Ainsi, la prévention, la vigilance et le respect de la loi restent les meilleures garanties pour éviter les accidents, assurer la sécurité et protéger les droits des acteurs du monde du travail.
La décision de la CPAM
Après réception du dossier, la CPAM a 30 jours pour prendre une décision sur le caractère professionnel de l’accident. Si des doutes subsistent, la caisse peut prolonger ce délai de deux mois et faire une enquête. Pendant ce temps, le salarié a une prise en charge provisoire.
En cas d’accord, l’accident est reconnu comme professionnel et ouvre droit à une indemnisation spécifique. En revanche, si la CPAM refuse, le salarié peut contester la décision auprès de la commission de recours amiable, voire devant le tribunal judiciaire.
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L. Martin est expert en formation professionnelle, avec un intérêt particulier pour l’évolution des compétences dans le monde de l’emploi et du business.





